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暂无法语原文。
Lorsque Pierre Schaeffer a baptisé Concrète, en 1948, la musique dont il était l’inventeur, il voulait marquer que cette nouvelle musique partait du concret sonore, du son entendu, pour chercher à en extraire des valeurs musicales abstraites. Et ceci à l’inverse de la musique classique, laquelle part d’une conception et d’une notation abstraites qui mènent à une exécution concrète. Pierre Schaeffer voulait réagir ainsi contre les « excès d’abstraction » de l’époque mais il n’en cherchait pas moins à « reconquérir » cet abstrait musical. Reconquête qui, pour lui, devait obligatoirement passer par un retour au concret. (Source - Michel Chion (1983). Guide des Objets Sonores. Eds. Buchet/Chastel, Paris)
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Ce terme est un des concepts clés de la théorie schaefferienne. On distingue quatre modes de l’écoute (Écouter, Ouïr, Entendre, Comprendre) que l’on dispose sur un tableau à quatre quadrants, quatre secteurs numérotés de un à quatre. Ils résultent du croisement de deux dualismes que l’on rencontre universellement dans toute activité de perception : le dualisme Abstrait/Concret et le dualisme Objectif/Subjectif (lequel consiste à confronter l’objet de la perception et l’activité de la conscience percevant). Pierre Schaeffer les représente comme suit : Abstrait Concret 1. ÉCOUTER Objective 2. OUÏR Subjective 3. ENTENDRE 4. COMPRENDRE - Comprendre, c’est saisir un sens, des valeurs, en traitant le son comme un signe renvoyant à ce sens, en fonction d’un langage, d’un code (écoute sémantique; Abstrait/Objectif). - Entendre, c’est, d’après l’étymologie, manifester une intention d’écoute, c’est sélectionner dans ce qu’on oit ce qui nous intéresse plus particulièrement, pour opérer une « qualification » de ce qu’on entend (Abstrait/Subjectif). - Écouter, c’est prêter l’oreille à quelqu’un, à quelque chose ; c’est, par l’intermédiaire du son, viser la source, l’évènement, la cause, c’est traiter le son comme indice de cette source, de cet évènement (Concret-Objectif). - Ouïr, c’est percevoir par l’oreille, c’est être frappé de sons, c’est le niveau de le plus brut, le plus élémentaire de la perception ; on « oit » ainsi, passivement, beaucoup de choses qu’on ne cherche ni à écouter ni à comprendre (Concret-Subjectif). Ces quatre modes de l’écoute se résument plus ou moins dans cette phrase : « Je vous ai ouï malgré moi, bien que je n’aie pas écouté à la porte, mais je n’ai pas compris ce que j’ai entendu. » (Source - Michel Chion (1983). Guide des Objets Sonores. Eds. Buchet/Chastel, Paris)
Dans la théorie schaefferienne, l’époché représente un déconditionnement des habitudes d’écoute, un retour à l’« expérience originaire » de la perception, pour saisir à son niveau propre l’objet sonore comme support, comme substrat des perceptions qui le prennent, comme véhicule d’un sens à comprendre, ou d’une cause à identifier. Ce terme, emprunté à Husserl, est directement lié à la notion d’écoute réduite. (Source - Michel Chion (1983). Guide des Objets Sonores. Eds. Buchet/Chastel, Paris)
Un des deux couples d’écoutes avec le couple banale/praticienne en relation avec l’écoute réduite et les quatre écoutes de la théorie schaefferienne. - L’écoute naturelle est la « tendance prioritaire et primitive à se servir du son pour se renseigner sur l’événement » et elle s’exprime par la question « qu’est-ce que c’est ? Qui est-ce ? Que se passe-t-il ? ». Elle correspond donc au secteur 1 (écouter) des quatre écoutes. - L’écoute culturelle est celle qui « se détourne (...) (sans cesser de l’entendre) de l’événement sonore et des circonstances qu’il révèle relativement à son émission pour viser à travers lui un message, une signification, des valeurs » (secteur 4 des quatre écoutes, comprendre). (Source - Michel Chion (1983). Guide des Objets Sonores. Eds. Buchet/Chastel, Paris)
Un des deux couples d’écoutes avec le couple naturelle/culturelle en relation avec l’écoute réduite et les quatre écoutes de la théorie schaefferienne. - L’écoute banale est celle qui va d’emblée à la causalité du son, à sa provenance, ainsi qu’à sa signification (secteurs 1 et 4 des quatre écoutes, écouter et comprendre) mais qui s’interroge peu sur elle-même (secteur 2 et 3 des quatre écoutes, ouïr et entendre) et sur son fonctionnement. - L’écoute praticienne est celle qui se spécialise dans une direction d’écoute spécifique. Soit un bruit de galop : l’écoute banale l’entend comme un galop de cheval, mais les différentes écoutes praticiennes d’entendre différemment ; l’acousticien cherche à déterminer la nature du signal physique, le Peau-Rouge y entend le « danger possible d’une approche hostile », et le musicien y entend des groupes rythmiques. (Source - Michel Chion (1983). Guide des Objets Sonores. Eds. Buchet/Chastel, Paris)
1. Expression apparue en France dans les années 1960 pour qualifier les musiques électroacoustiques offrant à l’écoute un véritable « spectacle sonore ». 2. Utilisation musicale des sons dans une perspective cinématographique où les sources sonores contribuent à l’appréciation de l’œuvre. (résumé à partir du Dictionnaire des arts médiatiques : http://www.dictionnairegram.org)
Dans le sens renouvelé que lui donne Pierre Schaeffer, le Solfège devient « l’art de s’exercer à mieux entendre » ; il est une approche « expérimentale... et réaliste » de l’objet sonore, une sorte de prise de connaissance des matériaux nouveaux de la musique, en se méfiant des idées préconçues et en s’appuyant d’abord sur ce qu’on entend. Mais aussi, c’est un « SOLFÈGE GÉNÉRALISÉ », sans notation, parce qu’il veut s’appliquer à tout l’univers des sons, déjà disponibles ou susceptibles d’être fabriqués, et non plus seulement aux sons de la musique traditionnelle, de hauteur mesurable, et produits par un nombre limité d’instruments. Ce SOLFÈGE se situe plutôt du côté de l’ENTENDRE que du côté du FAIRE, il est descriptif avant d’être opérationnel. Les critères qu’il cherche à dégager ne sont pas traduits par des symboles conduisant à des notations (prématurées) pour de nouvelles partitions d’exécution, mais comme un approfondissement de l’écoute cherchant dans les sons leurs potentialités musicales, préalablement à tout projet de notation ou de composition. Il s’incarne dans les cinq opérations du programme de la recherche musicale. Dans le solfège expérimental, chaque son ou critère est individuellement décrit en types (typologie), classes (morphologie), genres (caractériologie) et espèces (analyse). Ces trois derniers sont plutôt étudiés comme une hypothèse, tandis que les deux premiers sont détaillés en profondeur. (Paraphrase de Michel Chion (1983). Guide des Objets Sonores. Eds. Buchet/Chastel, Paris)